Interstella 5555

Lorsque l’image de Leiji Matsumoto, le papa d’Albator, rencontre la musique du duo électro Daft Punk, leur triomphal album Discovery se transforme en un fabuleux space-opera à découvrir de toute urgence…

14 clips façon dessin-animé forment donc une grande histoire une fois mis bout-à-bout dans le même ordre que sur l’album: une formule qu’on a déjà tous pu goûter via les premiers d’entre eux diffusés à la télé. Nous découvrons donc ici l’intégralité d’une épopée à la fois sombre et éclatante mettant en scène 4 musiciens extra-terrestres manipulés, leur sauveur et leur ennemi commun. Cet excellent scénario ne s’appuie pas seulement sur le graphisme des dessins-animés vintages comme Albator – qui a admirablement bien traversé toutes ces années au passage – mais il emprunte aussi leur ambiance souvent tendue, dramatique, en liant de façon géniale le star system et la conspiration d’une secte diabolique menaçant l’univers. Rien que ça!

Les amoureux de l’animation japonaise seront donc comblés par les looks, les effets spéciaux, les clins d’oeils aux dessins-animés de cette grande époque et à d’autres références d’une large culture SF. Mais la musique des Daft Punk révèle également une nouvelle facette: les morceaux, semblant parfois être à des années-lumière les uns des autres sur l’album, se montrent ici parfaitement cohérents et habillent tellement bien chaque séquence de cette histoire que l’absence totale de voix pour les personnages passe totalement inaperçue. Opération réussie donc, pour ce concept album mué en un flamboyant mariage visuel et sonore, mais attention: il faut aimer chacun des deux mariés pour se laisser embarquer à fond dans ce trip!